Il y a à peine quelques années encore, le concept de coliving ne parlait pas à grand monde en France. Hormis deux ou trois résidences et une poignée de logements étudiants, le coliving était loin d’être connu du grand public. De nos jours, c’est la tendance en matière de logement, spécialement chez les étudiants et les jeunes actifs qui sont les premiers en difficulté à cause de la crise. Pour autant, le coliving constitue-t-il une solution à la crise du logement ?
Le contexte de la crise
Le marché immobilier en France est en difficulté depuis quelque temps déjà. Plusieurs éléments ont été rapportés en 2023 par la Fédération nationale de l’immobilier concernant les sources de cette crise de l’immobilier. Dans un premier temps, les ventes de biens immobiliers ont connu leur plus bas niveau depuis 50 ans. Une situation que l’on retrouve aussi bien en périphérique que dans les grandes métropoles de France.
Dans un second temps, la hausse des taux d’intérêts sur les prêts immobiliers a considérablement freiné les ardeurs des particuliers qui souhaitaient acheter leur première résidence ou leur premier appartement. À cela s’ajoute l’inflation qui a fortement secoué le pouvoir d’achat de millions de Français. Tous ces éléments ont contribué à alimenter la crise immobilière qui se traduit donc par un fort recul des ventes immobilières d’une part, et d’autre part par des difficultés à se loger pour certains profils qui n’ont plus les moyens de s’offrir un logement décent, voire confortable.
Le coliving : la solution miracle ?
Malgré un contexte particulièrement difficile, le secteur immobilier reste attractif pour bons nombres d’investisseurs qui multiplient les projets de logement coliving. Immeubles, résidences privées, vieilles bâtisses ou zones industrielles délabrées… sont autant de candidats éligibles à un relooking total pour devenir des résidences dédiées au coliving. Premier bon point pour le coliving donc : ce modèle permet de redonner vie à d’anciens bâtiments, limitant ainsi les coûts en matière de prix, d’énergies et d’émission de gaz à effet de serre inhérents à la construction de nouveaux immeubles.
Deuxième bon point : les résidences de coliving s’adressent à un large public. Les étudiants comme les artistes en passant par les travailleurs nomades et les séniors en quête d’un cadre de vie plus convivial ont aujourd’hui la possibilité de trouver des logements qui leur sont dédiés, avec des services adaptés à chaque profil de locataire. Par ailleurs, ce sont ces services qui constituent l’un des piliers fondateurs de ce nouveau mode de logement en colocation. Contrairement à la colocation traditionnelle, le coliving inclut dans le loyer divers services pensés pour répondre aux besoins des locataires : courses, Wi-Fi, abonnements TV, espaces de coworking, espaces détentes, événements et cours variés, etc. En somme, un loyer « abordable » pour un logement en colocation, avec en prime des services haut de gamme que l’on retrouve dans des hôtels.
Pour autant, si l’on fait une rapide comparaison entre le prix moyen des appartements et des chambres louées par des particuliers, on constate que le prix moyen d’un logement en coliving peut revenir plus cher, spécialement dans les grandes villes comme Lyon ou Paris. Une disparité qui remet en cause l’aspect « abordable » que présente le coliving.
Néanmoins, ce nouveau mode de location connait un franc succès et les différences de prix entre le coliving et la location classique ne semblent en aucun cas effrayer les demandeurs de logement, dont le nombre augmente toujours chaque mois. En résumé, à défaut d’être la solution miracle à la crise du logement, le coliving constitue une alternative efficace qui a trouvé son public en quelques années seulement.